Que sait-on de ces pesticides tueurs d’abeilles ?
Cette molécule est le cauchemar de très nombreux apiculteurs. Elle se trouve dans la composition des insecticides les plus utilisés aujourd’hui.
Son principe est d’attaquer le système nerveux des nuisibles présents dans quasiment tout ce que l’homme sème et récolte : blé, maïs, colza…
Le problème de cette molécule, elle ne fait pas la différence entre une chenille et une abeille. Cette dernière peut mourir au contact d’une forte quantité de néonicotinoïdes. Mais même à faible dose, la mémoire des butineuses peut être altérée et elles n’arrivent plus à retrouver le chemin de la ruche. Celle-ci se retrouve affaiblie voire disparaît.
Il y a quelques années, la mortalité des abeilles était de l’ordre de 5 à 10%, aujourd’hui, elle dépasse désormais 20% à 30% dans un tiers des pays étudiés par l’Union Européenne. Cela met en péril le processus de pollinisation indispensable aux cultures et à notre alimentation.
Un affaiblissement généralisé des colonies d’abeilles domestiques a été constaté dans de nombreuses régions du monde. Dans d’autres régions une surmortalité, qui affecte probablement aussi les abeilles sauvages, a entraîné des pertes importantes.
Nous sommes confrontés à la perspective d’une perte économique de grande envergure, mais aussi d’une perte écologique majeure, les insectes ne jouant pas dans les écosystèmes le seul rôle de porteurs de pollen mais s’inscrivant dans de multiples chaînes d’interactions utiles, sinon indispensables, à l’équilibre de notre planète.
A cette perte économique correspondrait un irréversible dommage pour l’ensemble de la biodiversité : car beaucoup d’espèces dépendent, totalement ou en partie, d’une nourriture provenant d’espèces végétales qui survivraient difficilement sans pollinisation.
Et si les abeilles venaient à disparaître, notre monde continuerait-il à être vivable ?